Killab34r

Editing par Eva Léger & Killab34r

La composition musicale et les arts visuels sont les grandes passions à Killab34r depuis maintenant deux ans. Son art est l’outil qu’iel utilise en vue de créer un pont entre ce son extériorisation et ce qu’iel garde à l’interne, c’est-à-dire les choses qui ne peuvent pas être exprimées par la parole.

‘‘Les choses que je ne peux tout simplement pas exprimer qu'avec la parole, que je ne peux pas expliquer dans sa pleine amplitude. ‘‘

L’artiste est un être libre qui fait les choses de ses propres manières, difficile à maîtriser et à garder en place - qui va de plusieurs directions en même temps.

‘‘Ça me permet de me trouver quelque part dans le chaos de tout ce que je pense que je suis, d'approfondir et de construire mon identité. Je suis toujours en train d'expérimenter et de tenter de forger qui je suis, comment je me présente. Ça peut être un peu dissonant, mais il ne faut pas oublier qu'on est aussi le chaos, on est tout ce qui nous entoure et tout ce qu'on pense qu'on est. C'est autant important de s'y perdre.’’

Killab34r s’est lancé dans la production sonore et l’art digital durant la pandémie quand ses seuls outils étaient son ordinateur et lui-même. Iel a toujours voulu se lancer dans les arts, mais était contraint par ses valeurs culturelles et traditionnelles de sa famille et de son entourage. Son quartier a aussi pris part à la contrainte, car il y a vécu la plupart de sa vie.

‘‘Il y a toujours eu une certaine manière de s'exprimer, de penser, d'acheminer dans la vie. Ce n'est que jusqu'à récemment que j'ai vraiment décidé de pousser mon désir de m'exprimer comme je le veux, de me présenter comme je l'ai toujours été au plus profond de moi. La musique est devenue mon exutoire émotionnel principal. Je m'exprime le mieux par ce moyen.‘‘

La vulgarité. ‘‘C'est le fait d'être quelqu'un ou d'avoir des habitudes ou d'entreprendre des activités que la plupart des gens trouvent moches, répugnantes. C'est tout simplement aller à l'encontre de ce que les autres attendent de nous.’’

La censure. ‘‘Je pense que ça peut être autant bien que mal. Ça aide à maintenir des normes bénéfiques à tous, une méthode de protection contre le mal humain. D'une autre part, ça peut être utilisé comme une arme contre tout ce qu'on trouve répugnant justement, une méthode d'exclusion, de rejet, complètement subjective. Par contre, c'est de là que toute sorte de sous-cultures partent, une forme de rébellion, donc il y a quand même quelque chose à en tirer.’’

‘‘Je n'ai jamais eu d'espace pour m'exprimer en grandissant. L'environnement dans lequel j'ai grandi ne m'a pas permis de forger mon identité. On dirait que tout était prédéfini et qu’il n'y avait qu'un chemin très étroit. C'est souvent comme ça dans des familles de milieux immigrants. Je comprends d'où ça vient, et il y a beaucoup d'avantages là-dedans, mais je me suis toujours senti exclu pour qui je suis.

Crayon à mine, traitement digital

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