BICHOFILIA

(Vladimir S. Santiago)

‘‘Les deux tattoos que je me suis faits cet été me représentent super bien: un portrait de Pete Burns crucifié comme Jésus et la phrase ‘’Je fais ce que je peux’’ en espagnol.’’

Artiste préposé au maquillage lors du premier shoot de VULGAIRE - VULGUM PECUS, BICHOFILIA exerce les arts visuels, le graphisme, le maquillage, le stylisme, l’installation, la performance, etc.

‘‘Je commencerais par préciser que j’ai toujours produit deux types ‘’d’arts’’ : soit l’art que je ne partage pas et celui que je produis pour les autres. Je pense qu’inconsciemment, j’ai toujours vu mon art comme un moyen d’extérioriser ce que je ne pouvais pas communiquer avec des mots tout en voulant garder ce langage secret. C’est probablement pour cette raison que je ne me suis jamais concentré sur un seul médium. J’ai toujours eu plus d’affinités avec l’illustration, et ce, uniquement, car c’est le seul médium où je ne me suis jamais senti limité.
Mon art a été une partie très importante dans mon développement créatif et personnel, car à travers mes projets/idées, je suis constamment en train d’apprendre à faire mieux et partager plus avec les gens qui m’entourent.’’

Ayant des souvenirs de pratiquer le dessin dès l’âge de 6 ans, BICHOFILIA a découvert rapidement qu’il aimait dessiner ce qu’il découvrait et ce qu’il aimait. Au fil des années, il est évidemment que son expertise s’est développée, mais la motivation reste la même encore à ce jour.

*Détails d'une sculpture*
*Mousse de rembourrage, tissu, bois et carton.*

*Collage numérique*
*Photo prise d'une performance vidéo réalisée en 2021*

BICHOFILIA a toujours eu cet instinct créatif et était grandement encouragé par sa famille de le suivre puisque dès l’âge de 8 ans, s’inscrire à des cours de peinture à l’huile avec des adultes était la première fois que ses compétences artistiques ont sérieusement prises de l’avant.

Du primaire au secondaire, BICHOFILIA a été poussé hors de sa zone de confort dans une école où la formation artistique était offerte. Le chant, la lecture de partitions, l’apprentissage instrumental et la scénographie sont des aptitudes apprises lors de ce parcours scolaire.

‘‘Vers l’âge de 14 ans, je suivais un cours de modèle vivant: mon premier rapport avec la nudité dans un contexte artistique.‘‘

Lors de son entrée en arts visuels au cégep de Saint-Laurent en 2017, la notion de zone de confort dans des projets personnels va être hâtivement poussée plus loin.

‘‘Les choses vont vite changer au cégep, un peu trop vite à mon goût, ce qui va me pousser à repousser la durée de mon programme jusqu’en mai 2021 pour enfin abandonner le programme. Entre-temps j’avais eu l’opportunité de connaître quelques marchés d’art et même d’y participer avec l’aide d’une amie artisane. Depuis que j’ai laissé le cégep, je suis passé en mode “économie d’énergie’’ et je prends maintenant le temps de travailler sur mes projets personnels à mon propre rythme.’’

Depuis le printemps dernier, BICHOFILIA a entamé la formation en mode et confection à l’EMFM avec l’intention de le terminer.

*Illustration*
*Crayons de couleur & acrylique*

*Tests de couleur et de composition*
*Réalisé digitalement*

‘‘La vulgarité, selon moi, sous-entend qu’il y a des comportements qui sont encore jugés par plusieurs comme étant obscènes, de mauvais goût et même dégueux. Cela peut aussi sous-entendre qu’il y a des gens qui aiment vivre dans le confort, sans remettre en question l’idée de l’ordre ou du soi-disant bon comportement. Considérer quelque chose de vulgaire, c’est selon moi, se priver d’apprendre et d’apprécier tout ce qui est en nous et chez les autres.
Je vais me répéter mais l’idée de la censure c’est vraiment juste se priver de partager. Pourquoi censurer un corps nu? Parce qu’on le sexualise? Tout est une question de contexte, la nudité est banale dans le musée des beaux-arts mais pas sur Instagram… Pourquoi? La censure me fait beaucoup penser: surtout parce que je m’auto censure au quotidien et je ne suis pas toujours conscient de pourquoi je le fais. ‘‘

(Vladimir S. Santiago)

Arielle Charbonneau